Introduction

La classification des feux en différentes classes (A, B, C, D, F) est un pilier de la sécurité incendie. Chaque lettre correspond à un type de combustible en flammes, et connaître cette distinction peut sauver des vies. En effet, tous les incendies ne se combattent pas de la même façon – utiliser le mauvais moyen d’extinction peut être inefficace voire dangereux. Par exemple, jeter de l’eau sur de l’huile en feu ou sur certains métaux peut aggraver la situation.

C’est pourquoi une norme européenne (NF EN 2) définit cinq classes principales de feux (A, B, C, D, F) afin de guider le choix des extincteurs et des techniques d’extinction adaptées.

Pourquoi des classes de feux ?

Les feux sont classés selon la nature du combustible.

Cinq classes de feux sont prévues par la norme NF EN 2/A1 de Février 2005 : les classes A, B, C, D et F. Cette norme a pour but de classer les différents types de feux afin de faciliter le choix des agents extincteurs et des techniques d’extinction les plus appropriés. Chaque type de feu correspond à une certaine nature de combustible.

Différencier un feu par son combustible permet aux pompiers lors d’un incendie :

  • d’associer un ou plusieurs agents extincteurs privilégiés,
  • évaluer des risques spécifiques.

Pourquoi cette classification est-elle si importante ? Parce qu’en situation d’urgence, il faut pouvoir identifier en un coup d’œil quel type de feu on affronte (un feu de bois ? d’essence ? d’appareil électrique ? etc.) pour réagir dans la seconde avec la bonne méthode. Les pompiers, les agents de sécurité incendie (SSIAP), les jeunes sapeurs-pompiers (JSP) et tous les professionnels connaissent ces classes par cœur. Mais le grand public aussi doit en avoir conscience : un particulier confronté à un départ de feu chez lui ou sur son lieu de travail saura ainsi quel extincteur utiliser ou quel geste adopter (étouffer, refroidir, évacuer…). L’objectif de cet article est donc de vous donner toutes les clés sur la classification des feux, pour renforcer la prévention et la sécurité incendie de tous.

Les différentes classes de feux (A, B, C, D, F)

Chaque incendie est classé par une lettre qui indique la nature du combustible en cause. Cinq classes principales ont été normalisées : A, B, C, D et F. À chaque classe correspond un pictogramme spécifique (souvent représenté sur les extincteurs) et un agent extincteur privilégié. Voici un tour d’horizon détaillé de chacune :


Feux de classe A : feux de matériaux solides

La classe A regroupe les incendies de matières solides dites “sèches” qui laissent des braises en brûlant. Ce sont typiquement des matériaux fibreux ou organiques comme le bois, le papier, le carton, les tissus, le fourrage ou certains plastiques non liquéfiables. En brûlant, ces matériaux produisent des braises incandescentes et des feux souvent qualifiés de “feux secs”. On peut observer deux phases de combustion pour ces feux : une combustion vive (flammes visibles) et parfois une combustion lente couvante (sans flammes, avec braises rougeoyantes).

feu de classe A

Exemples :

bois, papier, carton, tissu, fourrage, coton

Extincteurs adaptés : Pour un feu de classe A, le moyen classique et le plus efficace est le jet d’eau, qui refroidit le combustible et imprègne les braise.

Les extincteurs à eau pulvérisée (avec ou sans additif) sont donc privilégiés, de même que les extincteurs à mousse polyvalente ou à poudre ABC. Ces agents agissent en refroidissant le matériau et en étouffant les flammes. À éviter : les extincteurs au CO₂ (dioxyde de carbone) ne sont généralement pas recommandés sur un feu de solides, car le CO₂ pur n’apporte pas de refroidissement : le feu pourrait reprendre dès que le gaz se dissipe.

Feux de classe B : feux de liquides ou de solides liquéfiables

Les feux de classe B impliquent des matières liquides inflammables ou des solides pouvant fondre et couler (dits “liquides en fusion”). On parle souvent de “feux gras” pour ces incendies qui ne produisent pas de braises, mais des flammes intenses. Quelques exemples courants : les hydrocarbures tels que l’essence, le fioul, le pétrole, l’alcool, les solvants, ainsi que des solides qui deviennent liquides en brûlant comme certaines cires, graisses, huiles ou plastiques. Un feu de liquide prend souvent la forme d’une nappe enflammée (flammes flottant à la surface). Sa sévérité dépend de la surface d’échange entre le liquide et l’air, ce qui explique qu’une flaque étendue brûle plus violemment qu’un volume confiné.

Exemples :

essence, alcool, solvants, plastiques, paraffines,  cires

Extincteurs adaptés : Sur un feu de liquide, il faut éviter d’utiliser de l’eau sous forme jet continu, qui pourrait disperser le carburant en flammes ou provoquer des projections dangereuses. On préconise d’utiliser des agents qui agissent par étouffement et émulsification : les mousses anti-incendie (y compris la mousse polyvalente ABF), les extincteurs à poudre (poudre BC spéciale feux de liquides, ou poudre ABC polyvalente) ou encore le CO₂. Par exemple, un extincteur à mousse va créer une pellicule flottante qui prive le feu d’oxygène, tandis que la poudre chimique va inhiber la réaction en chaîne et étouffer les flammes. Attention : un extincteur CO₂ peut être efficace sur un petit feu de classe B (par exemple feu de liquide dans une bassine) car il étouffe le feu en remplaçant l’oxygène par un gaz inerte. En revanche, sur une nappe enflammée trop vaste, le CO₂ se dissiperait trop vite et pourrait créer un risque d’asphyxie pour l’utilisateur dans un espace clos. Il convient donc de l’employer sur de petites surfaces ou en complément, et toujours avec précaution.

Feux de classe C : feux de gaz inflammables

La classe C concerne les incendies de gaz combustibles. Ce sont par exemple des feux impliquant du gaz naturel (gaz de ville), du GPL (butane, propane en bonbonnes), du méthane, de l’acétylène, de l’hydrogène, etc.. Ces feux de gaz se présentent souvent sous la forme d’une flamme continue au niveau d’une fuite ou d’un brûleur. Ils sont particulièrement dangereux du fait du risque d’explosion si le gaz s’accumule dans l’air ambiant. En effet, un gaz qui se mélange à l’air peut créer une atmosphère hautement explosive – c’est pourquoi laisser un gaz s’échapper sans flamme peut être encore plus périlleux (risque d’explosion de gaz stagnant). Le rayonnement thermique d’un feu de gaz est également très intense, ce qui augmente la portée du danger de brûlure.

Exemples :

Le méthane, le butane, le propane, l’acétylène

Extincteurs et méthodes : Première mesure : il est impératif de fermer l’arrivée du gaz ou de couper la source si possible dès que la situation le permet. Tant qu’une fuite de gaz alimentée brûle, la flamme empêche le gaz de s’accumuler ; l’éteindre sans stopper la fuite peut provoquer une explosion ultérieure (gaz non brûlé répandu dans l’air). Donc la règle d’or est : on ne lutte pas un feu de gaz classe C tant que la source n’est pas coupée. Une fois le flux de gaz arrêté, les flammes résiduelles s’éteindront d’elles-mêmes ou on pourra les achever à l’aide d’un extincteur à poudre ABC, dont l’effet de souffle aide à disperser la flamme. Les extincteurs au CO₂ peuvent également être utilisés sur certains feux de gaz (ils agissent par refroidissement local et étouffement), mais la poudre est généralement plus efficace pour ce type d’incendie. Attention : lors de l’extinction, se méfier du risque de rejet brutal de flamme ou d’explosion de gaz si la flamme est soufflée sans que le gaz soit coupé, d’où l’importance de l’intervention des spécialistes (sapeurs-pompiers ou techniciens du réseau de gaz).

Feux de classe D : feux de métaux

Les feux de classe D sont des incendies impliquant des métaux combustibles ou des composés métalliques. On les rencontre surtout en milieu industriel (métallurgie, chimie) car nombre de métaux ne brûlent qu’à des températures très élevées ou sous forme finement divisée. Des exemples de métaux combustibles : le sodium, le potassium, le magnésium, le titane, l’aluminium (en copeaux ou en poudre), ou encore certains composés organométalliques. Ces feux sont rares mais redoutables : ils dégagent des températures extrêmes et peuvent être très difficiles à éteindre sans moyens spéciaux. Un danger majeur des feux de métaux est leur réaction violente avec l’eau ou même avec le CO₂. Au contact de l’eau, ces feux décomposent la molécule d’H₂O et génèrent de l’hydrogène, un gaz hautement inflammable, ce qui peut provoquer une explosion instantanée en projetant des éclats de métal en fusion. C’est pourquoi ne jamais verser d’eau sur un feu de sodium, de magnésium, etc. – l’extinction à grande eau empirerait la situation dangereusement.

Exemples :

limaille de fer, copeaux d’aluminium, poussières métalliques, titane, sodium, lithium.

Moyens d’extinction : Les feux de métaux exigent des agents spécialisés. On utilise des extincteurs à poudre spéciale classe D (poudre dite “poudre D” ou poudre métal) formulée en fonction du type de métal qui brûle. Par exemple, pour du magnésium en feu on peut utiliser de la poudre à base de chlorure de sodium (NaCl) ou de graphite, qui fond sur le métal en formant une croûte étouffante. Pour un feu de lithium, il existe d’autres poudres spécifiques. L’important est de prévoir ces extincteurs à l’avance dans les zones à risque (ateliers de machinage, stockages de poudres métalliques, laboratoires…). En l’absence de poudre D, du sable sec peut parfois être utilisé pour couvrir et étouffer un petit feu de métal. Note : Étant donné la technicité de ce type de feu, l’extinction est en général laissée aux pompiers spécialisés ou aux personnels formés, avec un périmètre de sécurité important.

Feux de classe F

Classe F : feux d’huiles et de graisses de cuisson

La classe F désigne les incendies d’huiles végétales ou graisses animales surchauffées, typiquement dans un contexte de cuisson (friteuses, poêles, marmites, etc.). Bien qu’il s’agisse en théorie de liquides inflammables (et donc proches des feux de classe B), on leur a attribué une classe spécifique “F” en raison des conditions particulières de ces feux : milieu confiné d’une cuisine, fortes températures et présence simultanée de flammes nues et d’électricité (appareils de cuisson). Un feu de friteuse est très violent : l’huile portée à haute température peut instantanément s’enflammer et atteindre des 300 °C ou plus, en projetant des flammes de grande hauteur. De plus, ces feux sont hautement réactifs à l’eau : verser de l’eau sur de l’huile bouillante provoque une vaporisation explosive de l’eau, projetant la graisse enflammée dans toutes les directions (effet de boule de feu). Il faut donc absolument proscrire l’eau sur un feu de cuisson.

Extinction : Les feux de classe F se combattent soit avec des extincteurs portatifs spécifiques à agent saponifiant (souvent étiquetés “ABF”), soit par des méthodes d’étouffement manuel si le départ de feu est petit : par exemple couvrir la poêle ou la friteuse d’un couvercle métallique adapté, ou jeter sur les flammes une couverture anti-feu. L’agent saponifiant contenu dans les extincteurs de classe F est un liquide qui, projeté en fine brume, forme une réaction chimique avec l’huile en feu (saponification) et crée une épaisse mousse qui étouffe l’incendie tout en refroidissant l’huile. Ces extincteurs spécialisés sont très efficaces et prévus pour les cuisines professionnelles ou les lieux équipés de friteuses. Important : ne jamais tenter de déplacer une poêle en feu (risque de renversement) et ne jamais verser d’eau. Couper l’alimentation de l’appareil de cuisson (gaz ou électricité) dès que possible pour éliminer la source de chaleur. Une fois le feu éteint, surveillez un long moment car une huile très chaude peut se rallumer spontanément si elle reste au-dessus de son point d’auto-inflammation.

classes de feu pompiers

Feux d’origine électrique (ancienne « classe E »)

Vous avez peut-être entendu parler de “feu de classe E” pour les feux électriques. En réalité, il n’existe pas de classe E officielle dans la norme actuelle. Historiquement, on utilisait une classe E pour désigner les incendies impliquant des équipements électriques sous tension (armoires électriques, transformateurs, câblages sous courant, etc.), car ce type de feu présente un risque d’électrocution pour l’intervenant. De nos jours, on considère qu’un feu d’origine électrique tombe en fait dans l’une des autres classes selon le combustible qui brûle. Par exemple, un court-circuit peut mettre le feu à l’isolant en plastique d’un câble : or le plastique est un solide ou un liquide fusible, donc ce sera un feu de classe A ou B selon le cas. L’électricité joue le rôle de source d’ignition (d’« énergie d’activation ») mais n’est pas un combustible en soi.

Que faire face à un feu électrique ? La priorité absolue est de couper le courant (sectionner l’alimentation électrique) dès que cela peut être fait en sécurité. Supprimer la tension élimine le danger d’électrocution et reclassifie le feu dans sa vraie nature (A, B ou F généralement). Ensuite, on utilisera un extincteur approprié à la classe de feu correspondante, en veillant à ce que l’agent extincteur ne conduise pas l’électricité. Extincteurs recommandés : les extincteurs au CO₂ (dioxyde de carbone) sont idéaux sur un feu d’origine électrique : le CO₂ est un gaz sec, non conducteur et “propre” (il ne laisse pas de résidu corrosif), donc il éteint le feu par étouffement sans endommager les composants électroniques environnants. Les extincteurs à poudre ABC peuvent également être utilisés (la poudre n’est pas conductrice), mais la fine poussière qu’ils laissent peut endommager les équipements électriques sensibles. À petite échelle, certains extincteurs à eau pulvérisée avec additif sont certifiés utilisables sur des installations sous tension jusque 1000 V (vérifier l’étiquette) – l’additif rendant l’eau moins conductrice et le jet étant diffusé en gouttelettes pour éviter le courant électrique. En résumé : feu électrique = d’abord couper l’électricité, puis éteindre comme un feu de classe A, B ou F selon le matériau, en privilégiant CO₂ ou poudre pour éviter tout risque électrique.

Cas particulier : feux de batteries Lithium-ion

Un feu de batterie Li-ion (batteries au lithium des appareils électroniques, vélos électriques, voitures électriques, etc.) est un cas d’incendie émergent qui ne rentre pas parfaitement dans les classes classiques. Ces batteries contiennent des électrolytes liquides inflammables (classe B) et des éléments métalliques (lithium, etc., classe D), et peuvent générer leur propre comburant (oxygène) lors d’un emballement thermique. Le résultat : un feu de batterie est difficile à maîtriser car il entretient lui-même la réaction chimique.

Les moyens d’extinction classiques sont souvent inefficaces ou insuffisants. Par exemple, un extincteur à CO₂ n’aura presque aucun effet car la batterie produit son oxygène interne, et l’eau seule peine à refroidir suffisamment les cellules internes. Les pompiers ont développé des stratégies spécifiques : refroidissement massif à l’eau (pour abaisser la température en dessous du seuil d’emballement), éventuellement immersion de la batterie dans l’eau, utilisation de couvertures anti-feu spéciales ou de systèmes d’extinction encapsulants. Des additifs et poudres spécifiques pour batteries lithium-ion commencent à apparaître. Conclusion : face à un feu de batterie Li-ion, isolez immédiatement la zone et appelez les pompiers ; c’est un feu complexe nécessitant une expertise et souvent un gros volume d’eau. Ce type de sinistre rappelle qu’il est crucial de stocker et charger les batteries dans des lieux ventilés, loin de matériaux combustibles, et sur des surfaces incombustibles, afin de limiter les conséquences en cas d’incendie.

Extincteurs : types et correspondance aux classes de feu

Il existe plusieurs types d’extincteurs portatifs, chacun utilisable sur certaines classes de feux. Chaque extincteur porte d’ailleurs une étiquette avec des pictogrammes de classes indiquant sur quels types de feux il peut être utilisé. Voici un résumé des principaux types d’extincteurs et leur correspondance aux classes d’incendie :

  • Extincteur à eau pulvérisée (eau pure) – Indiqué pour classe A uniquement. Il éjecte de l’eau en jet diffusé qui refroidit efficacement les braises et les solides en feu.
  • Extincteur à eau + additif (mousse) – Efficace sur classe A et B, et parfois utilisable sur F (si mention “ABF”). L’additif (souvent de l’AFFF, agent moussant) forme une mousse qui étouffe les feux de liquides tout en refroidissant. Certains modèles sont testés 1,000 V et peuvent être utilisés sur feu d’origine électrique de faible voltage.
  • Extincteur à mousse (mousse physique ou émulseur pressurisé) – Très efficace sur classe B et également bon sur A (la mousse contient de l’eau). Souvent inclus dans la catégorie précédente (eau avec additif).
  • Extincteur à poudre polyvalente (ABC) – Conçu pour feux de classe A, B et C. C’est un des plus polyvalents : la poudre chimique qu’il projette agit par inhibition de la réaction en chaîne et légère étouffement. Inconvénient : il laisse un résidu poussiéreux corrosif et opaque, à nettoyer après usage.
  • Extincteur à poudre BC – Parfois utilisé pour classe B et C seulement (poudre dite “spéciale hydrocarbures”). Aujourd’hui on lui préfère souvent la poudre ABC qui couvre aussi A.
  • Extincteur au dioxyde de carbone (CO₂) – Efficace sur feux de classe B et C, et particulièrement recommandé pour les feux électriques (équipements sous tension). Le CO₂, stocké sous forme liquide dans la bouteille, s’échappe en glace carbonique et gaz froid qui étouffe le feu en chassant l’oxygène et refroidit un peu. Il ne laisse aucun résidu. Portée et temps d’action sont cependant limités (décharge très rapide du gaz).
  • Extincteur à poudre spéciale D – Un appareil dédié aux feux de classe D (métaux). Chargé avec une poudre spécifique (par ex. chlorure de sodium, graphite…), il doit être choisi en fonction du métal à risque (consulter les consignes du fabricant). À n’utiliser que sur les feux de métaux correspondants.
  • Extincteur classe F (spray saponifiant) – Spécifique aux feux de classe F (huiles de cuisson). Il contient une solution liquide qui, au contact de l’huile en flamme, forme une mousse de saponification éteignant et refroidissant le foyer. Indispensable en cuisine professionnelle, il existe en petit modèle “spray cuisine” pour le grand public.
  • Couverture anti-feu – Pas un extincteur à proprement parler, mais utile sur un tout début de feu de classe F ou A. C’est une couverture spéciale en fibre de verre ou aramide qui résiste au feu et permet d’étouffer les flammes en les privant d’oxygène (idéal pour une poêle en feu, un feu sur vêtements, etc.).

Chaque entreprise ou habitation devrait être équipée d’extincteurs adaptés aux classes de feux susceptibles de s’y déclarer. Par exemple, dans un bureau on privilégiera un extincteur AB (eau + additif) ou ABC qui couvre la plupart des feux courants, tandis que dans une cuisine on ajoutera un modèle ABF ou une couverture anti-feu pour les huiles. Vérifiez toujours l’étiquette de votre extincteur pour connaître les classes de feu qu’il peut combattre, et faites réviser vos extincteurs régulièrement (une fois par an par un technicien compétent).

Les limites des classes de feu pour les sapeurs pompiers en intervention

Feu de véhicule, d’habitation, de stockage en tous genres, il est rare d’être confronté en intervention à un feu d’un seul et unique type de combustible. Les sapeurs pompiers attaquent rarement un feu d’une classe précise. De plus, l’eau (au moyen des lances à eau à main) associée ou non à un additif reste l’agent extincteur de prédilection ; sauf cas particuliers des feux d’hydrocarbure, ou de métaux.

L’emploi de l’eau peut ainsi exposer les intervenants à des risques : sources électriques résiduelles, présence de métaux dans le foyer ; c’est ainsi que la reconnaissance initiale et la vigilance du binôme d’attaque restent les meilleurs moyens d’éviter ces situations.

 

 


classe feu incendie pompiers

Foire aux questions – Classes de feu

1. Qu’est-ce qu’une classe de feu ?

Une classe de feu est une classification des incendies basée sur le type de combustible en cause. Elle permet de déterminer les méthodes d’extinction appropriées.

2. Combien de classes de feu existe-t-il ?

Il existe cinq classes principales de feu : A, B, C, D et F, chacune correspondant à un type spécifique de combustible.

3. Quels matériaux sont concernés par la classe A ?

La classe A concerne les feux de matériaux solides comme le bois, le papier, le tissu et le carton.

4. Quels types de liquides sont inclus dans la classe B ?

La classe B comprend les feux de liquides inflammables tels que l’essence, l’alcool, les solvants et certaines graisses.

5. Quels gaz sont associés à la classe C ?

La classe C englobe les feux de gaz inflammables comme le propane, le butane et le gaz naturel.

6. Quels métaux sont concernés par la classe D ?

La classe D concerne les feux de métaux combustibles tels que le magnésium, le sodium et l’aluminium en poudre.

7. Quels types de feux sont classés en classe F ?

La classe F est réservée aux feux d’huiles et de graisses de cuisson, souvent rencontrés dans les cuisines.

8. Comment distinguer les classes de feu ?

Les classes de feu sont distinguées par des lettres (A, B, C, D, F) et des pictogrammes spécifiques indiquant le type de combustible.

9. Quels extincteurs sont adaptés à la classe A ?

Les extincteurs à eau ou à mousse sont généralement efficaces pour les feux de classe A.

10. Quels extincteurs conviennent à la classe B ?

Les extincteurs à mousse, à poudre ou au CO₂ sont adaptés aux feux de classe B.

11. Quel extincteur utiliser pour un feu de classe C ?

Les extincteurs à poudre sont recommandés pour les feux de gaz de classe C.

12. Comment éteindre un feu de classe D ?

Les feux de métaux de classe D nécessitent des extincteurs spécifiques à poudre D, adaptés au type de métal en combustion.

13. Quel extincteur est efficace contre un feu de classe F ?

Les extincteurs à agent saponifiant (type ABF) sont conçus pour les feux de graisses et d’huiles de cuisson.

14. Peut-on utiliser de l’eau sur tous les types de feux ?

Non, l’eau ne doit pas être utilisée sur les feux de classe B, C, D ou F, car elle peut aggraver l’incendie ou provoquer des réactions dangereuses.

15. Qu’est-ce que le triangle du feu ?

Le triangle du feu représente les trois éléments nécessaires à la combustion : le combustible, le comburant (oxygène) et la chaleur.

16. Comment prévenir les feux de classe F en cuisine ?

Il est essentiel de surveiller la cuisson, d’éviter la surchauffe des huiles et de disposer d’un extincteur adapté à proximité.

17. Les feux électriques appartiennent-ils à une classe spécifique ?

Les feux d’origine électrique ne sont pas classés officiellement, mais ils nécessitent des extincteurs non conducteurs, comme ceux au CO₂.

18. Pourquoi l’eau est-elle dangereuse sur un feu de graisse ?

L’eau peut provoquer une projection violente de graisse enflammée, aggravant l’incendie et causant des brûlures graves.

19. Quels sont les risques des feux de classe D ?

Les feux de métaux peuvent réagir violemment avec l’eau, produisant de l’hydrogène et entraînant des explosions.

20. Comment identifier la classe de feu sur un extincteur ?

Les extincteurs portent des pictogrammes indiquant les classes de feu pour lesquelles ils sont efficaces.

21. Les extincteurs ABC sont-ils polyvalents ?

Oui, les extincteurs ABC sont conçus pour éteindre les feux de classes A, B et C.

22. Qu’est-ce qu’un extincteur ABF ?

Un extincteur ABF est spécialement conçu pour les feux de classes A, B et F, notamment les feux de cuisine.

23. Les feux de plastique sont-ils de classe A ou B ?

Cela dépend du type de plastique : certains solides relèvent de la classe A, tandis que d’autres, liquéfiables, sont de classe B.

24. Peut-on utiliser un extincteur à poudre sur un feu électrique ?

Oui, mais cela peut endommager les équipements. Un extincteur au CO₂ est préférable pour les feux électriques.

25. Les feux électriques appartiennent-ils à une classe spécifique ?

Officiellement non, il n’existe pas de classe E dans la norme actuelle. Un feu d’origine électrique sera classé A, B ou F suivant le matériau qui brûle (plastique, isolant, etc.). La mention “feu électrique” sert surtout à rappeler le risque d’électrocution : il faut couper le courant et utiliser un extincteur non conducteur (CO₂ ou poudre)

Les feux sont classés selon la nature du combustible. Cinq classes de feux sont prévues par la norme NF EN 2/A1 de Février 2005 : les classes A, B, C, D et F.