Nombreux sont les candidats à des concours, jeunes cadres, cadres nouvellement promus, chefs d’équipe à se demander ce que peut être le management. Ce concept tant expliqué, détaillé, et interprété par tout un chacun, peut effrayer celui qui aura la chance de s’établir sur un poste à responsabilités. Outre les les concepts philosophiques, basés sur la compétence, ou sur les prédispositions naturelles à manager, nous nous apercevons bien souvent qu’un management réussi est le résultat d’un management naturel et spontané.

Du corps

Le management demande ce que l’on pourrait nommer « du corps », car il se dessine avant tout par un engagement du manager. Cet engagement se traduit très simplement par la volonté d’être le moteur d’un groupe, d’une équipe. La conviction ainsi que la détermination que nous avons de parvenir au résultat escompté, en employant le meilleur du potentiel de chaque agent, chaque personnel sous notre responsabilité est épidémique. Quand l’équipe s’aperçoit que le manager est convaincu et s’engage, alors c’est toute l’équipe qui s’active pour suivre ce dernier. C’est également de la présence physique, car seule la présence du manager a pour effet de mettre en mouvement l’équipe. Passer, s’arrêter sur les différents postes de travail, écouter, conseiller sont des clés pour conforter l’agent dans la mission qui est la sienne. La présence physique impose aussi une stature, celle de l’homme ou de la femme qui se tient droit(e), impose la figure du responsable du travail de toute l’équipe.

Du cœur

Le management est aussi par essence une aventure humaine, tant pour le manager que pour les personnes qu’il dirige.

Et nous le savons, les relations humaines sont assurément l’exercice le plus délicat qu’il soit. Un exercice délicat car la réponse de nos agents n’est pas robotisée. Elle est un subtil mélange d’expériences vécues, de perceptions, de sentiments, et de réalités personnelles. Cela demande au manager d’apprendre à découvrir son personnel, le comprendre, et finalement l’aimer pour ce qu’il est et non pas ce que nous aimerions qu’il soit. L’un des maîtres mots est certainement la confiance. De nos jours, avec l’outil numérique hyper développé, nous aimerions tout savoir, à l’instant T, afin de tout maîtriser. Mais si vous êtes cadre aujourd’hui c’est bien pour conduire un projet global vers la réussite, donc laissez faire votre équipe et faites lui confiance. Le sentiment de gérer, traiter son domaine de compétence, emmènera chaque personne à se responsabiliser à son niveau. Pour imager, manager c’est dire à son personnel:  » je sais faire, mais j’ai confiance en vous et donc je suis certain que vous saurez bien le faire »

De l’esprit

Manager demande aussi de la remise en question et de la curiosité.

La remise en question, outil essentiel du manager permet à celui-ci de s’interroger de façon isolée sur les actions effectuées, leur logique, et sur leur mise en perspective dans le but d’atteindre l’objectif fixé préalablement.

La curiosité, quant à elle, est l’allant qui nous permet de se comparer à nos homologues, trouver une idée que nous n’aurions jamais pu avoir nous-même, découvrir de nouveaux process utilisés dans d’autres branches professionnelles par exemple.

Un manager se distingue aussi, par sa culture générale car le manager à une vision large et avec de la hauteur. Cela lui permet d’échanger sur des sujets divers et variés et ainsi conforter la relation étroite établie avec son personnel. La culture professionnelle est tout aussi cruciale que la culture générale. De cette façon, le manager peut mettre en relation l’action de chacun avec le résultat attendu, donner du sens à l’action commune, et ainsi fédérer de manière plus appuyée. La conjugaison de cette curiosité et de ces cultures permettent très certainement aussi de donner au manager toute la hauteur afin de pouvoir mener une réflexion plus large , de prendre de la hauteur sur les événements quotidiens. Cette synthèse est nécessaire à tout manager dont la vision est générale et dont il est en charge d’un projet sur le long terme.

Pour conclure, le management est comparable à de la calligraphie. Prenez une main douce mais ferme, connaissez les secrets de votre plume, son comportement , ses accrocs, sa fluidité , travaillez-la à votre main, elle s’y habituera et glissera seule sans besoin de forcer. Faites attention à la qualité de l’encre, ce fiel comparable à la rigueur qui laisse une marque nette et précise lorsqu’elle est bien dosée, ou qui rend un travail plutôt sale et imprécis lorsqu’elle est mal injectée. Et même dans des conditions défavorables, même sur du papier brouillon, vous pourrez toujours écrire vos plus belles lettres de noblesse, vos plus belles tranches de vie.