Les déblais font partie de la MGO et consistent à identifier, mettre à nu et éteindre les foyers persistants à l’issue de l’attaque en :

  • déplaçant les amas de décombres,
  • isolant les matières et objets qui représentent susceptibles de brûler.

 

L’objectif étant d’éviter toute reprise de feu à partir d’un foyer résiduel. L’intensité de l’intervention diminue, les attaques sont achevées, le personnel est certainement fatigué, et la vigilance est réduite.

 

Le plus difficile est fait, ce n’est pas le moment de se blesser…

#1 Le feu est éteint : n’est-ce pas le moment de proposer une VRAIE pause à l’équipage ?

Ce serait en effet le meilleur moment de :

  • Faire le point sur l’état de vigilance et l’état physique des troupes,
  • Proposer un check-up par l’infirmier,
  • Envisager des relèves,
  • Préparer un bon message de compte rendu au CODIS,
  • Organiser la phase suivante,
  • Briefer les équipes, et leur proposer un cadre d’ordre clair en insistant sur la sécurité.

 

#2 N’ayez pas honte : l’intervention est presque terminée, mais vous avez le droit de vous poser des questions idiotes, ce n’est jamais trop tard.

Et c’est peut-être même le moment de prendre le temps et réaliser une analyse complète des risques résiduels !

Est-ce que les fluides ont été VRAIMENT coupés en TOTALITÉ ?

Branchements pirates ? Alimentations électriques parallèles ?

Est-ce que le bâtiment est STABLE ?

De nombreux éléments « apparaissent » lors de la phase de déblais. Jusque là focalisés sur l’incendie, les intervenants doivent se poser (encore) la question de la stabilité du bâtiment.
Quel est l’état des éléments de construction (mur, poutres, plafonds, charpentes, etc.) soumis à l’incendie ? Pièces carbonisées, fissures, poutres « fléchées ».
Pour le COS, dans le doute, c’est peut-être le moment de ne pas engager de personnel, et de solliciter un avis technique sur la stabilité (architecte, équipe SD).

Lors des déblais, plusieurs équipes vont certainement déplacer des meubles, cartons ou tout autres objets. Éviter des déplacer des matériels lourds au dessus des zones sinistrées, dont la stabilité peut être dégradée.
Les équipes sont également amenées à dégarnir des zones (faux plafonds, cloisons etc.), il convient alors de réfléchir quelques secondes avant d’envoyer la hache ou la masse !

Est-on passé à côté de matières dangereuses ?

Bouteilles de gaz ? Engrais ? Produits phytosanitaires ?

Où ruissellent vraiment les eaux d’extinction ?

Dehors dans le réseau pluvial ? Un ruisseau ? L’étage du dessous ?

#3 Organisez une zone de travail confortable

Préparez votre phase de déblais en organisant la zone de travail :

  • Libérez les cheminements des tous les obstacles : les allers-retours des équipes seront facilités et le risque de chute sera réduit.
  • Ventilez le volume,
  • Ne lésinez pas sur l’éclairage de la zone.

 

#4 Organisez une zone de travail sécurisée

Fils électriques brûlés pendants, vitres partiellement cassées, objets menaçant de tomber sur le personnel : traitez tous ces risques à la source.
Surveillez le taux de monoxyde de carbone ou de tout autre gaz redouté (HCN, HCl, etc.). D’ailleurs, un réseau de mesures à l’explosimètre serait peut-être pertinent…
Méfiez-vous de tout ce que ne peut pas être détecté dans l’air mais qui peut représenter un danger (poussières, amiante, etc). Et imposez la protection respiratoire adéquate.

#5 Pour localiser des points chauds, la caméra thermique ne suffit pas

La caméra thermique vous permettra d’identifier un point chaud sur les surfaces visibles, et pas dans la masse ou à travers les murs.
Il n’y a pas de secret, il faut faire comme faisaient les anciens :

  • Observer,
  • Dégarnir,
  • Gratter,
  • Toucher,
  • Écouter.

 

#6 Ne jetez pas tout à la benne

Gardez en tête votre objectif : lever le risque de reprise de feu. Mais respectez les traces et indices au profit d’une éventuelle enquête. Dans le doute ; tournez-vous vers la police ou gendarmerie sur place…

Et ne jetez pas tout à la benne, parce ce que le moindre objet personnel , le moindre carton de photos – même noirci – que pourront récupérer les sinistrés, c’est ça en moins de perdu, et c’est probablement le plus important et le plus cher dans ces circonstances.