Les interventions pour des odeurs suspectes sont des situations courantes mais potentiellement délicates pour les sapeurs-pompiers. Une odeur inhabituelle ou désagréable peut rapidement susciter l’inquiétude du public, notamment lorsqu’elle évoque des substances dangereuses. Ce type d’intervention demande une analyse rapide et rigoureuse pour identifier la source de l’odeur, évaluer les risques potentiels, et garantir la sécurité des personnes et des biens. Cet article explore les différentes pistes à considérer lorsqu’une odeur suspecte est signalée, afin de permettre aux intervenants de mener une investigation efficace et sécurisée.
En présence d’une odeur a priori non identifiée ; quand l’explosimètre ne réagit pas, c’est la curiosité du chef d’agrès qui fera certainement la différence : l’analyse de l’environnement et du contexte, la reconnaissance…
Quel type d’odeur ?
Odeurs de gaz
Une odeur de gaz naturel (sulfure d’hydrogène) doit être prise très au sérieux, car elle peut indiquer une fuite de gaz domestique ou industriel. L’utilisation de détecteurs de gaz peut confirmer la présence de substances inflammables.
Odeurs chimiques
Les odeurs chimiques peuvent provenir de produits ménagers, de fuites de substances chimiques dans des laboratoires ou de matériaux de construction. Une évaluation rapide de la scène permet de déterminer s’il est nécessaire d’appeler des spécialistes en risques chimiques.
Odeurs de brûlé ou de fumée
Ces odeurs peuvent être le signe d’un début d’incendie, de câbles électriques défectueux ou de surchauffe d’appareils. Une recherche minutieuse avec des caméras thermiques et d’autres équipements spécialisés permet de détecter des foyers cachés.
Odeurs d’égouts ou de décomposition
Ces odeurs peuvent indiquer des problèmes d’assainissement ou, dans certains cas, la présence d’un corps en décomposition. Les pompiers doivent s’assurer que l’origine de l’odeur ne présente pas de danger sanitaire.
La sécurité
Une odeur suspecte c’est l’éventualité d’un risque toxique ou inflammable c’est pourquoi la sécurisation de l’intervention est prioritaire :
- EPI adaptés,
- Prise en compte des victimes, des exposés,
- Réseau de mesure et surveillance à l’explosimètre a minima,
- Zonage,
- Demande de renforts si nécessaire,
- Etc.
Trouver la source
Voici quelques pistes à explorer pour trouver votre source :
- Est ce que des personnes présentent des symptômes ? (nausées, irritations etc.)
- Quelles sont les raisons de l’appel ?
- travaux récents effectués (peintures, colles, nettoyage, etc.)
- Utilisation d’un sèche linge,
- Appareils de chauffage et cuisson,
- Indices d’humidité dans le logement (moisissure des murs, sols, plafonds)
- Stockage de substances chimiques (solvants, javel, peintures, etc.)
- Locaux techniques de piscine ou spa.
- Stockage de denrées périssables,
- Utilisation récente de produits phytosanitaires,
- Emplois de spray (répulsif animaux, bombe de défense etc.)
- Voisinage (industries, station d’épuration, réseau d’assainissement),
- Citerne de gaz ou de fioul, même vide,
- Cadavres d’animaux, litières pour chats.
Les interventions pour des odeurs suspectes demandent une grande vigilance et une méthode rigoureuse. La sécurité des occupants, des intervenants et la protection de l’environnement sont primordiales. La priorité est la prise en charge des victimes potentielles, et il est essentiel d’agir avec méthode, de bien évaluer les risques, et de demander les renforts spécialisés si besoin.