Organiser un exercice incendie en entreprise : obligations, méthode et bonnes pratiques

Organiser un exercice incendie ne se limite pas à faire sonner une alarme. C’est une obligation légale et une opportunité concrète pour tester les réflexes, évaluer les dispositifs et préparer les équipes à une situation réelle. Voici une version consolidée, exhaustive, et directement actionnable.


Cadre réglementaire en France

La réglementation française impose aux employeurs de garantir la sécurité incendie sur le lieu de travail.

Textes de référence :

  • Article R4227-39 du Code du travail : obligation de mettre en œuvre les moyens nécessaires pour combattre rapidement un incendie.
  • Article R4227-28 : obligation d’établir des consignes de sécurité incendie, y compris la fréquence des exercices.
  • Pour les ERP : dispositions spécifiques (affichage, alarme, éclairage, consignes visibles, personnel formé).
  • Pour les ICPE : réglementations complémentaires selon le type d’installation.

Fréquence recommandée :

  • Tous les 6 mois minimum pour les locaux accueillant du public ou les établissements sensibles.

Objectifs d’un exercice incendie

Objectif Description
Former les salariés Reconnaitre l’alarme, adopter les bons gestes, évacuer sans panique.
Tester les dispositifs Alarme, extincteurs, éclairage, portes coupe-feu, plan d’évacuation.
Évaluer les comportements Délais de réaction, coordination, gestion des PMR, choix d’itinéraires.
Identifier les lacunes Voies encombrées, absences de rôles clairs, problèmes techniques.
Renforcer la culture prévention Créer un automatisme, favoriser l’implication collective.

Méthodologie complète

 

  • Désigner un coordinateur : responsable sécurité, dirigeant ou membre du CSE.
  • Définir les objectifs : évaluer les réactions, tester les moyens, inclure PMR et prestataires.
  • Scénario adapté : local technique, entrepôt, open space, selon l’activité.
  • Désigner une équipe d’observation : référents de zone, CSE, encadrants, avec grille de suivi.
  • Informer le personnel sans révéler l’heure exacte.
  • Inclure les intervenants extérieurs : consignes, point de rassemblement, participation si possible.
  • Déclenchement de l’alarme : bouton-poussoir ou déclencheur manuel.
  • Evacuation : temps mesuré, chemins empruntés, accompagnement PMR.
  • Mise en sécurité technique : ventilation, coupures, arrêt d’urgence si prévu.
  • Observation active : comportement, temps, itinéraires, difficultés, etc.
  • Point de rassemblement : comptage et vérification des personnes.
  • Debrief à chaud avec les observateurs et responsables de zone.
  • Analyse : chrono d’évacuation, écarts, qualité des consignes, comportements.
  • Compte-rendu écrit : à intégrer au registre incendie et au DUERP.
  • Communication post-exercice : transmettre les résultats et les mesures à tout le personnel.

✅ Bonnes pratiques consolidées

Bonnes pratiques Détails
✔️ Exercices réguliers Tous les 6 mois. Intégration dans un registre.
✔️ Participation de tous Inclure salariés, stagiaires, visiteurs, PMR.
✔️ Retour formalisé Rapport détaillé transmis à la direction.
✔️ Formation continue Rappels réguliers aux gestes et consignes.
✔️ Observateurs dédiés Grille d’observation, analyse neutre.
✔️ Mise en sécurité technique Simulation d’arrêt des installations critiques.
✔️ Gestion PMR Plan d’évacuation adapté avec accompagnants.
✔️ Communication post-exercice Diffusion des résultats et mesures à tous.
✔️ Intervenants extérieurs Inclus dans les consignes et, si possible, dans l’exercice.

Pour aller plus loin


 

Foire aux questions — Exercice d’évacuation
À quelle fréquence doit-on organiser un exercice d’évacuation ?
Au minimum une fois par an pour les ERP. Pour les autres structures, il est fortement recommandé d’en réaliser un tous les 6 à 12 mois.
Est-ce obligatoire pour toutes les entreprises ?
L’obligation varie selon la réglementation applicable (Code du travail, sécurité incendie, ICPE, ERP). L’exercice est un bon indicateur de conformité et de prévention.
Faut-il prévenir les salariés à l’avance ?
Non, l’objectif est de tester la réaction spontanée. Mais une information préalable sur la période d’exercice peut être communiquée.
Doit-on inclure les visiteurs ou prestataires ?
Oui, dans la mesure du possible. À défaut, ils doivent être sensibilisés aux consignes générales de sécurité.
Quel rôle joue le CSE dans l’organisation ?
Il participe à la préparation, désigne des observateurs, et analyse les résultats dans une logique d’amélioration continue.
Comment choisir un scénario réaliste ?
En tenant compte des risques propres à l’activité : incendie dans un local technique, fumée en zone de stockage, etc.
Qui peut être coordinateur de l’exercice ?
Un membre du CSE, un responsable sécurité, le chef d’établissement ou un référent incendie.
Faut-il mesurer le temps d’évacuation ?
Oui, c’est un indicateur utile à analyser pour détecter les lenteurs, blocages ou pertes de temps.
L’exercice doit-il être noté ou évalué ?
Oui, par une grille d’observation ou un compte-rendu structuré permettant un retour d’expérience.
Faut-il arrêter la production lors de l’exercice ?
Cela dépend du contexte. Il est parfois pertinent de maintenir l’activité partiellement pour tester un scénario réaliste.
Peut-on faire participer des personnes en situation de handicap ?
Oui, avec précaution. On peut simuler leur évacuation, tester les dispositifs d’assistance ou désigner un accompagnant.
Comment sensibiliser les intérimaires et stagiaires ?
En les incluant à l’exercice et en leur expliquant les consignes en amont, comme pour tout salarié.
Quelle documentation doit être produite après l’exercice ?
Un compte-rendu, une mise à jour du registre incendie et, le cas échéant, du DUERP.
Que faire en cas d’échec ou de mauvaise évacuation ?
Le débriefing doit permettre d’analyser les écarts et de programmer un nouvel exercice plus ciblé.
Faut-il faire des photos ou vidéos de l’exercice ?
C’est possible à des fins pédagogiques ou d’analyse, avec l’accord préalable des participants.
Les alarmes peuvent-elles être testées sans évacuation ?
Oui, mais cela ne remplace pas un exercice complet.
Quels indicateurs suivre après l’exercice ?
Temps d’évacuation, compréhension des consignes, incidents relevés, implication des équipes.
Comment impliquer la direction ?
En les intégrant à l’observation, en les informant du ROI sécurité, et en valorisant leur rôle exemplaire.
Peut-on inclure les pompiers dans un exercice incendie ?
Oui, dans certains cas, en les sollicitant pour un exercice grandeur nature ou une démonstration.
Comment améliorer la prochaine édition ?
En prenant en compte les retours, en modifiant le scénario, et en renforçant la communication préalable.